- NEGUEV
- NEGUEVNEGUEVPartie méridionale, jadis subdésertique, de l’État d’Israël. L’ossature du Neguev est constituée par une dorsale montagneuse plissée d’une cinquantaine de kilomètres de largeur, dépassant 1 000 mètres d’altitude (djebel S m wa: 1 003 m). Cette aire anticlinale complexe comprend une dizaine de plis orientés du nord-est au sud-ouest, plis de couverture assez lâches, dont le matériel s’étage du Jurassique au Paléogène. Au sud, vers le golfe d’‘Aqaba, le Neguev plissé passe à un Neguev tabulaire, plateaux crayeux où de petits horsts granitiques (djebel ‘Umra: 922 m) pointent à travers la couverture. Les hauteurs du Neguev plissé s’ennoient au nord-ouest, sous la plaine côtière, d’argiles et de sables, qui prolonge au sud la plaine littorale centrale d’Israël, et à l’est, dans la dépression de l’‘Arava, long couloir rempli de matériel néogène et quaternaire allant de la mer Morte au golfe d’‘Aqaba.Le Neguev présente les caractéristiques d’un climat désertique. Les précipitations sont de l’ordre de 200 à 300 millimètres par an au nord jusque dans la région de Beersheba (200 mm), mais elles ne dépassent pas 100 à 200 mm dans toutes les hauteurs du Neguev central. La majeure partie du Sud et la dépression de l’‘Arava reçoivent moins de 100 millimètres avec un minimum de 30 millimètres à Eilat.Jusqu’à la colonisation israélienne, le Neguev appartenait pratiquement aux Bédouins, que l’administration ottomane contrôlait tant bien que mal depuis le début du XXe siècle (création du centre administratif de Beersheba); au nombre de 60 000 en 1947, les nomades furent dispersés par la guerre; ils n’étaient plus que 11 000 en 1953, mais 16 000 en 1961 et plus de 25 000 en 1969, soit la quasi-totalité de la population arabe de la région. Reconstituées artificiellement autour de chefs nommés ou suscités par les autorités israéliennes, ces tribus se sont peu à peu intégrées à la vie économique israélienne.Les Juifs, découragés par les Britanniques de s’installer dans le Neguev, n’avaient pris pied avant l’indépendance que dans la partie tout à fait septentrionale de la région, essentiellement dans la plaine côtière et jusqu’auprès de Beersheba. Après sa création, l’État d’Israël inscrivit à son programme la colonisation de sa plus grande réserve d’espace: 12 800 kilomètres carrés, soit plus de la moitié de la superficie totale. Dès 1955, le nombre de centres agricoles atteignait la cinquantaine, et des stations expérimentales apparaissaient au sud sur la route d’Eilat.De cet essor tardif résulte un peuplement original. Une grande partie des habitants sont des Juifs venus du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, puis de l’ex-U.R.S.S. La structure sociale diffère de celle du reste du pays: plus qu’en kibboutzim, aux contraintes trop rigides, les nouveaux venus se sont regroupés en moshavim (villages de coopérants).L’économie agricole reposait, au départ, sur une culture céréalière extensive en culture pluviale, avec dry-farming et rendements moyens. Néanmoins, le Neguev a ainsi produit très vite plus de la moitié des céréales récoltées en Israël. Le ricin, arbuste de régions subarides, alimente l’industrie des matières plastiques d’Israël. Pierre d’achoppement de tout progrès agricole, le problème de l’eau a été réglé avec l’arrivée des énormes conduites apportant l’eau du lac de Tibériade. Des noyaux irrigués se sont ainsi constitués, fondés sur le coton, le blé, l’orge, la betterave sucrière, les agrumes, les primeurs et les cultures fourragères; en été, les troupeaux de petit bétail peuvent s’y replier.La mise en valeur est passée par les activités industrielles et urbaines. Les gisements minéraux sont exploités (potasse, cuivre, phosphates, gaz naturel). Beersheba, centre principal, comptait 141 000 habitants en 1994; elle rassemble industries (céramique, industrie chimique) et activités de tertiaire supérieur (université). Des villes nouvelles ont surgi: à l’est, Dimona (30 000 hab. en 1993; industries textiles, centre nucléaire); Arad (pétrochimie), sur le plateau qui domine le fossé de la mer Morte. À l’extrême sud, Eilat (38 000 hab. en 1994), port d’Israël sur la mer Rouge, point de départ du pipe-line qui traverse Israël et centre touristique sous un climat idéal en hiver.Au total, le Neguev comptait, en 1993, 382 000 habitants, soit 7 p. 100 de la population du pays.Néguevrég. en partie désertique du S. de l'état d'Israël, ayant un débouché sur le golfe d'Akaba, mise en valeur depuis 1948; les ressources (cult. irriguées, sous-sol) sont importantes.
Encyclopédie Universelle. 2012.